Fils cadet du peintre Frank Myers Boggs et de Joséphine Gaintza, Frank-Will fut une figure familière de la Butte Montmartre nous dit Gérard Schurr dans la préface du "Frank Will" de Denis Coisne, seul et excellent ouvrage consacré à l'artiste, paru en 1986. Il reste le témoin, parfois l'acteur d'une bohème aujourd'hui moribonde. Ce rôle de "viveur", de rapin qu'il tiendra jusqu'à la fin, a peut-être nui, en définitive à sa réputation : le peintre vaut mieux que sa légende et le grouillement coloré de ses rues parisiennes trahit un coloriste d'une sensibilité beaucoup plus fine que celle qui apparaît sous la rude écorce du personnage. Son esprit, on le devine, est plus tendu qu'il ne le laisse croire entre le réel, la "chose vue", et la manière de le transposer. Ce paresseux est un travailleur acharné, cet anarchiste brûle de s'exprimer, de s'attacher à son métier de peintre. Une originalité indéniable se dégage de son naturalisme. Ce contact intime et subjectif avec le monde extérieur, l'artiste nous le transmet en direct dans sa sensualité généreuse et chaleureuse.

La vie d'artiste

FRANK-BOGGS ET FRANK-WILL
par Martine et Bertrand Willot et Denis Coisne. Ouvrage en préparation.